Nafeesuddin et Aneesuddin Dagar, étaient en concert à la Fabrique 70, le 26 juin 2016, accompagnés au pakhawaj par Gérard Hababou.
Une première note, émise par le chanteur, perce le silence. Elle semble émerger du plus profond de son être et poursuivre son chemin en résonance avec l’assistance. Ce son initial rejoint le bourdon de la Tampura et nous invite à un voyage au long cours.
L’introduction nommée Alap, s’étire durant presque une heure. On progresse vers de nouveaux horizons par de subtiles touches sonores qui nous effleurent. La mélodie entonnée, puis chantée, improvisée, s’invente et se redessine sans fin note après note. Elle s’habille au gré de l’inspiration, de fioritures et d’ornements. Les chanteurs s’appellent, se répondent en écho, chacun fait entendre sa voix, apporte sa touche. À mi-course, le tambourinaire virtuose du pakhawaj, est invité a entrer en jeu. Commence un véritable ballet de sons qui virevoltent en cadence. On est pris en étau par des rouleaux de vagues sonores qui nous emportent dans un nouvel espace temps. Rythmes et mélodies se combinent, s’harmonisent, s’étoffent et nous entraînent avec frénésie, dans la spirale de l’univers sonore envoûtant et hypnotique du chant Drupad.